A moi la nuit, toi le jour ~ Beth O'Leary

Titre : A moi la nuit, toi le jour (VO : The flatshare)

Auteur : Beth O'Leary

Genres : Contemporain, Romance

Edition : Fayard

Synopsis : Tiffany et Leon partagent un appartement.
Tiffany et Leon partagent un lit.
Tiffany et Leon ne se sont jamais rencontrés.
Tiffany Moore a désespérément besoin d’un logement pas cher. Leon Twomey travaille de nuit et a absolument besoin d’argent. Leurs amis respectifs pensent qu’ils sont complètement fous, mais aux grands maux les grands remèdes : pourquoi ne pas tout simplement partager un appartement, même s’ils ne se connaissent pas ? Leon habite le studio le jour de 9 heures à 18 heures, Tiffany le reste du temps. Mais entre les ex un peu fous, les clients exigeants, un frère emprisonné à tort et, bien sûr, le fait qu’ils ne se sont jamais rencontrés, ils vont découvrir que pour avoir un foyer harmonieux, il vaut mieux ne pas s’en tenir aux règles et suivre son coeur …

Mon avis : Premier titre que j'inaugure avec ma nouvelle liseuse et quel titre ! Une belle petite romance toute douce qui nous parle de beaucoup de sujets tabous mais très important. Je remercie l'édition d'avoir accepté ce partenariat !

Alors commençons par le commencement. L'intrigue. Ce qui m'a plu quand j'ai vu ce livre au-delà de la couverture c'est bien son résumé. Cette histoire de colocation où les protagonistes ne se voient jamais est super intrigante. Et je n'ai pas été déçu. J'ai adoré tout particulièrement cette partie où Tiffy et Léon ne se parle qu'à travers des post-it. Post-it qui sont tous extrêmement drôles, surtout pour des personnes qui ne se sont absolument jamais vu (à part une recherche Facebook pour Tiffy). Bon, et qu'est-ce qui les amènes à partager cet appartement ? Une rupture et donc un besoin de nouvel appartement pour l'une et un besoin d'argent pour payer l'avocat de son frère pour l'autre. En bref, une intrigue vraiment sympa et plutôt originale.

Au niveau des personnages ils sont juste géniaux. Autant les personnages principaux que secondaires. Même si certains sont détestables ils sont juste très bien construit. On sait pourquoi on les déteste et on ressent les émotions de pourquoi on les détestes. Que ce soit l'ex de Tiffy ou son collègue maléfique on sait pourquoi. Léon est adorable, je me suis bien retrouvée dans son personnage étant quelqu'un de très solitaire avec ses habitudes et sa routine. Routine qu'il va devoir chambouler pour accueillir Tiffy dans son appartement. Des personnages loin des clichés de la romance. Tiffy met en avant les défauts physiques de Léon, il n'est pas un "pure beau gosse" mais plus un garçon avec beaucoup de charme. Tiffy est une femme que l'on a tendance à juger "trop grande", trop imposante. Une femme qui a aussi beaucoup de charme de part sa fantasy, ses habits dépareillés, sa crinière de feu. Des personnages charmants mais pas clichés physiquement. 

En dehors de ça les clichés sont tout de même très présent. Malgré un début d'intrigue original on se retrouve tout de même avec des scènes bien bien clichés. La scène du "oh bah mince il n'y a qu'un lit on va devoir dormir ensemble en même temps", la scène de la blessure, la scène de la jalousie et du quiproquo. On retrouve bien ces scènes qui ont un peu gâché ma lecture. Etant donné que j'ai déjà du mal avec les romances mais alors quand elles sont prometteuses d'être originale et que l'on se retrouve quand même avec des scènes de ce genre.. je trouve ça dommage. En dehors de ça, oui c'est cliché, mais pas que. On retrouve comme je vous le disais des messages très importants.

Des messages tel que les conséquences d'une rupture, d'un amour passionnel, des "pervers narcissiques" (comme je le disais sur mon suivi je n'aime pas ce terme mais il n'y a pas trop d'autres termes pour décrire ça), des traumatismes, des problèmes judiciaires, de la prison, de la confiance en soi. Enfin beaucoup de sujet traités avec beaucoup de légèreté, dans le sens où ce livre n'est pas plombant mais avec quand même beaucoup d'importance et de dénonciation. 

La fin m'a un peu déçu. Je l'ai trouvé un peu simple, des problèmes de cohérence par moment mais elle n'a pas gâché mon ressenti sur le livre. J'ai passé un très bon moment de lecture et malgré que ce soit une romance je n'ai que très peu levé les yeux au ciel. Ce qui est tout de même très bon signe.

Citation :

Surtout quand ils [les hommes] ont l'habitude de regarder les femmes de haut (au sens propre et peut-être au figuré)

Elle m'a fait pleurer, ce qui vous place dans la même catégorie que le film Avant toi, mon ex et les oignons.

Ma note : ❤❤❤❤ sur ❤❤❤❤❤.

Taevinn.

Ceci est mon corps ~ Collectif

Titre : Ceci est mon corps

Auteur : Collectif

Genres : Féminisme; nouvelles; contemporain

Edition : Rageot

Synopsis : Ceci est mon corps : puissant ou chétif, d’ébène ou d’albâtre, douloureux ou glorieux, sage ou effronté… Sans constituer ma seule religion, il est sacré et doit être respecté. Il est à moi. Il se métamorphose sans cesse… et je l’assume tel qu’il est !

Mon avis : Je lis rarement de livre féministe, que ce soit des essais, des fictions ou des témoignages je ne m'y suis jamais spécialement intéressé. J'ai hésité à mettre ce recueil dans le genre "Féministe" car il ne prône pas le corps de la femme, il ne prône pas une quelconque supériorité, il prône simplement l'acceptation d'un corps qui est le nôtre. C'est pour cette raison que je ne le réduit pas qu'au féminisme car au final si nous enlevons les histoires sur le vagin (pour la facilité je ne parle pas des cas transgenre ou transidentitaire) et la poitrine (quoi que ?) ce recueil peut raisonner chez tout le monde. Homme ou femme. 

La première histoire écrite par Faïza Guène nous parle de cheveux. Les cheveux qui dans le cliché (et un peu dans MA pratique je l'avoue ^^) ne sont jamais comme nous les voulons et nous passons notre temps à vouloir les cacher, les transformer moi la première. Petite j'avais des cheveux bouclés, je faisais tout pour qu'ils soient raides. Maintenant ils sont raides, je passe ma vie à me faire des tresses, des bigoudis ou des chignons pour les onduler ou les boucler. Ici l'autrice va plus loin que seulement le complexe du cheveux qui n'est pas comme on veut, elle évoque aussi un racisme pour des cheveux crépus par des nord-africains eux-même. Elle n'a pas les cheveux "d'une française" et on lui reproche souvent. Ce que l'on fait pour changer notre propre nature de cheveux ne fait qu'au final les détruire. 

Puis on passe à l'histoire qui a eu le plus d'écho en moi et je pense en toutes personnes qui en possède. Les "nichons". Tout simplement parce que même si il sont tous différents nous avons plus ou moins tous vécus cette période de la même manière. Grosse ou petite poitrine nous sommes régulièrement complexé par l'autre, au point de vouloir (comme pour les cheveux) les changer en faisant une ablation ou avec des prothèses. Qu'ils arrivent "trop" tôt ou "trop" tard on a tous été victimes de brimades à ce propos. L'autrice nous l'explique bien, nous ne sommes pas seul. Et j'ai adoré la "Charte" qui explique bien que nos seins ont le droit d'être "imparfait".

Puis celle qui m'a le plus passionnée. Un témoignage d'un homme né femme avec sa transition sociale puis physique. Ce qui est d'autant plus intéressant c'est que l'on voit aussi le point de vue de la mère de ce garçon qui a du mal à comprendre/accepter au départ. Comme elle le dit, elle se pensait ouverte, mais lorsque ça touche notre entourage nos réactions sont complètement différentes. Cette histoire était vraiment touchante et rien que pour ça ce recueil mérite d'être lu.

Celle sur le harcèlement est poignante aussi, je vais moins en dire parce qu'au final je risquerais de tout vous raconter mais encore une fois la morale est : vous n'êtes pas seul. Celle sur les intestins étaient très sympa, j'ai eu du mal à rentrer dedans et à comprendre au départ mais au final j'ai beaucoup aimé la métaphore que l'auteur a donné à nos intestins qui, lors de nos périodes de stresse et de doute s'emballent. La dernière est celle que j'ai le moins aimé. Du moins, j'ai trouvé le début bien trop technique, trop scientifique et biologique sur le vagin. Ce n'est pas inintéressant mais on retrouve bien plus tard le côté social.

Citation

Commencer à en vouloir à son corps, c'est comme décider au milieu du film que de toute façon, la suite sera nulle, alors que vous n'avez aucune idée de ce qui va se passer après. Et que la suite sera forcément intéressante. Forcément. Promis.

"Maman ? Comment tu réagirais si l'un de tes enfants étaient gay ?" Elle m'a répondu "Je serais perplexe" "Bon bah je suis lesbienne" "Bon bah je suis perplexe".

Quand c'est son propre enfant qui est concerné, bizarrement, c'est différent.

Note : ❤❤❤❤❤ sur ❤❤❤❤❤.

Taevinn.

Rageur ~ Virginie Vanos

Titre : Rageur

Auteur : Virginie Vanos

Genres : Contemporain, psychologique

Edition : Autoédition

Synopsis : Rageur ? C'est Ben.
Ben a 27 ans, il squatte chez sa mère et ne vit que pour sa chaîne YouTube où il se répand en haine, insultes et obscénités fachistes, sexistes, racistes et homophobes.
Il n'en est pas à son premier appel à la violence ni à son premier cyber harcèlement.
Mais le jour où il a la malchance de chercher des noises à Audrey Delvaux, championne de boxe, sa chute sera aussi rapide que douloureuse...

Mon avis : Premièrement je tiens à remercier Viriginie Vanos pour sa confiance et la gentillesse de m'avoir envoyé et dédicacé son roman. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre avant de commencer ce livre, le résumé est plutôt évasif et j'apprécie beaucoup. J'ai de plus en plus de plaisir à me plonger dans des romans sans en connaître complètement l'histoire. 

Ce livre est dérangeant, mais attention dérangeant dans le bon sens. On jongle entre les points de vue, celui de l'enquêtrice, celui de Ben ou encore celui de sa mère. Comme vous pouvez vous en doutez, c'est assez compliqué de supporter le point de vue de Ben. Quant à celui de sa mère il est vraiment touchant, c'est tellement émouvant de voir cette mère complètement démunie devant ce fils de 27 ans qui vit toujours comme un adolescent de 15 ans (et encore...). On découvre la psychologie d'un personnage torturé et torturant tout ce qui ne va pas dans son sens.

On découvre donc le mouvement des Incels que je connaissais sans s'avoir que s'en était presque une organisation. Les "Incels" sont donc, par contraction des "involuntary celibacy" des célibataires involontaires, initialement c'était uniquement des gens qui désignaient leur incapacité à trouver quelqu'un. Puis c'est devenu un ramassis, principalement, d'homme blanc, hétérosexuelle, misogyne et parfois même homophobe. Tout cet aspect est bien respecté dans ce roman, autant du côté de l'enquêteur où on voit le réel côté de cet "organisation" mais aussi du point de vue de Ben qui peut donc nous dire ce qu'il pense de tout ça (même si je n'ai pas été d'accord DU TOUT avec ses propos) mais cela reste intéressant d'essayer d'imaginer pourquoi. 

Un des gros points forts de ce livre est l'absence de romance, si ce n'est une minuscule romance entre la mère de Ben et son collègue qui est vraiment secondaire et juste tellement mignonne. D'ailleurs je pense que vous ne serez pas surpris si je vous dis que le personnage de Ben est insupportable et que le contraste avec celui de sa mère n'en est donc que plus fort.

Cependant, sans que ce ne soit un défaut je ne mettrais pas ce roman entre toutes les mains. Les propos sont brutes et violents. Surtout qu'ils sont principalement comme je l'ai dis homophobe, misogyne et parfois même choquant envers des malades.

La fin est plutôt bien, c'est celle qui me paraît le plus logique au final. Elle n'est pas surprenante parce que c'est clairement ce que je me suis dis à de nombreuses reprises pendant ma lecture. Malgré cela, on n'attend pas à ce qu'elle soit surprenante et elle nous convient juste. La puissance des dernières phrases m'ont marqué, tellement que je pourrais vous les dires (mais je ne le ferais pas évidemment ^^).

Si vous êtes intéressez je vous laisse le lien Amazon.

Ma note : ❤❤❤❤ sur ❤❤❤❤❤.